LA TRIBUNE- LE PROGRES du 24 mai 1974 (suite) |
Mais
on ne peut pas dire que le CEA licencie: la sécurité de l'emploi est
garantie à ceux qui veulent rester et qui pourront ainsi aller travailler
dans d'autres mines. La solution serait donc de susciter une autre
attraction par une industrie de pointe. C'est un pari pour le moins
ambitieux, mais Laprugne n'a pas le droit de se laisser vider de ses
habitants sans réagir. Le
travail de la municipalité doit aussi porter sur les affaires courantes.
Il faut comme partout, effectuer des choix et réaliser un maximum d'équipements
collectifs. Au chapitre des réalisations entreprises depuis mars 1971, il
faut citer la nouvelle caserne des sapeurs-pompiers, ou plutôt le nouveau
local du centre de secours. Les installations antérieures s'avérant trop
vétustes, il a été décidé d'ériger un bâtiment neuf sur lequel
pourrait se greffer une salle des fêtes, local qui fait également défaut
à Laprugne. Aujourd'hui,
la construction est presque terminée: dans quelques mois, elle sera
inaugurée et on peut, d'ores et déjà, l'admirer. Elle comporte, étant
donné le terrain en pente, deux entrées à niveau, ce qui est
particulièrement intéressant. Les habitants de la commune pourront
bientôt se réunir dans cette agréable maison communale, à l'occasion
de bals, fêtes et autres manifestations publiques. Embellir
la commune
En
même temps que se construit cet édifice s'ébauche un nouveau projet
pour la municipalité: la démolition et la réfection de la place de la
mairie, qui sera fleurie et aménagée de façon plus harmonieuse. Le
conseil municipal et M Martin ont raison d'attacher une grande importance
à l'aspect extérieur de leur commune. C'est une des raisons, parmi
d'autres, bien sûr, qui détermineront des gens, voire des artisans ou
des industriels à s'installer à Laprugne. Les entrées du bourg vont être
améliorées, ainsi que les abords du stade municipal dont le terrain a été
racheté à un particulier. On notera aussi que la commune dispose d'un médecin,
d'un pharmacien et d'une poste, ainsi que d'un supermarché
remarquablement aménagé ainsi que de tous les commerces principaux. L'adduction
d'eau a été réalisée partout selon une formule assez originale: chaque
village dispose de son propre captage et de son réseau de distribution
pour profiter au maximum des accidents du terrain et des différentes
sources. Pour l'assainissement, un collecteur a été installé mais il
faudrait deux stations d'épuration en plus de celle qui fonctionne près
des blocs d'immeubles. Cela viendra en son temps, n'en doutons pas. Est-ce
que Laprugne profite beaucoup de l'indéniable extension touristique de la
Loge des Gardes, située sur son territoire? A vrai dire, la commune se
contente d'encaisser deux faibles patentes et les retombées sont rares
car les routes d'accès à la station ne passent pas par le bourg.
Pourtant M Martin et ses administrés ne sont pas du tout pessimistes:
Avec un aménagement routier un peu mieux conçu, la commune aurait des
profits à retirer de la venue des skieurs et il faut travailler dans ce
sens auprès des pouvoirs publics. D'ailleurs
le tourisme est plus que jamais à l'ordre du jour. Aidé par son syndicat
d'initiative, M Martin espère intéresser le plus de citadins possibles
à la vie à Laprugne pendant les vacances et à favoriser la venue de résidents
secondaires, ce qui est, à défaut d'habitants à l'année, préférable
à la désertification. |
REPORTAGE: Jean Joyeux, Lucien Rebiron et Jean François Bège; PHOTOS: Henry Kieffer |
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LES MAJORETTES A LA RECHERCHE DE DIRIGEANTS Le
groupe des majorettes, composé de 39 jeunes filles pleines de bonne
volonté, voudrait bien trouver quelques adultes qui puissent les aider
dans leur formation et dans leurs sorties. Est-ce si difficile à trouver que cela inquiète tant les organisateurs? |
Mlles Isabelle Bresson et sa sœur Catherine (10 ans) nous montrent le "drapeau de Laprugne" qui est en l'occurrence, le fanion des majorettes |
UNE EQUIPE REDOUTABLE: L'ENTENTE SPORTIVE ATOMIQUE |
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L'Entente
Sportive Atomique de Laprugne tient son nom de la subvention de départ
que le C.E.A. lui a alloué au début de son existence. Aujourd'hui, elle compte 19 licenciés et 15 jeunes en équipe critérium. L'équipe senior est troisième de sa catégorie et elle aurait pu mieux finir si elle n'avait eu à déplorer un blessé grave, Thierry Paillard, qui a eu un rein gravement touché en compétition. Ce joueur méritant va mieux aujourd'hui, mais il ne sera pas question pour lui de pratiquer le football avant longtemps. L'équipe
critérium a fini, de son côté, première ex aequo de sa catégorie en
compagnie de Ferrières-sur-Sichon. |
L'équipe A de l'Entente Sportive Atomique avec, à droite, le président René Lagresle |
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C'est
incontestablement une des équipes qui marchent le mieux dans la région.
En
dehors du championnat, les joueurs disputent chaque année la coupe
S.I.M.O. qui permet aux clubs ayant quelque rapport avec le C.E.A. de
s'affronter. C'est à se titre que Laprugne rencontrait dimanche les
cadets de Saint-Just-en-Chevalet.Le président du club est M. Lagresle et
son secrétaire M. Lassalle. |
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DE LEGENDE EN ANECDOTE….OU DU PASSE AU PRESENT |
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Quel site merveilleux que cette "Suisse bourbonnaise", qui par la route sinueuse, nous mène de Ferrières à Laprugne. Commune comprenant plus de 10 villages éparpillés à la limite de trois régions, elle a trouvé son nom dans les pruniers abondants qui donnèrent de nombreuses "prugnes", d'où La Prugne qui devint, en 1900, on ne sait pas par quel hasard, Laprugne, écrit en un seul mot. Fort de 1200 habitants, cette commune se repeuple les dimanches, plus de 50 maisons étant des habitations secondaires que les citadins viennent habiter pour profiter du calme et du bien-être de vivre qui se dégage de cette contrée. L'actuel curé de la paroisse, l'abbé Chomiène, nous guide dans les souvenirs anecdotiques. Il est le successeur de l'abbé Boyer, l'actuel curé de Jeanne d'Arc de Vichy, et de l'abbé Quercy*, curé de Laprugne, vers 1850. *NOTE DE L'AUTEUR: il s'agit de l'abbé Querry L. (et non pas Quercy) qui fut curé de Laprugne de 1844 à 1872. |
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Ami du curé d'Ars, ce vénérable prêtre était un peu guérisseur et lors d'une épidémie parmi les agneaux, il guérit ceux-ci; depuis la coutume voulut que, à chaque Saint-Jean, (chaque Saint-Jean-Baptiste étant le patron de la paroisse et sa fête commémorée le dimanche précédent le 24 juin) un agneau mâle de moins d'un an était vendu aux enchères et si par malheur il n'était pas acheté, il s'en suivait 100 ans de malheurs! Cette coutume demeure encore et à chaque Saint-Jean, on vend l'agneau aux enchères. Le point le plus élevé de Laprugne est le "roc des Gabelous"*. Son nom est lié à la contrebande du sel, certains prétendant que les contrebandiers de l'époque cachaient leurs colis dans les trous de rocher.Du roc des Gabelous on voit le Chemin de la Ligue (chemin de grande randonnée n°3) appelé ainsi, car il fut le témoin du passage des troupes protestantes**, venant de la Loire et entrant en Allier pour combattre les Catholiques (ce nom fut donné au moment de la célèbre bataille de Cognat-Lyonne). On dit aussi que la source de la place de l'église avait les vertus de guérir les maladies des yeux. Il faut dire que les sources sont nombreuses dans la région et l'eau de Laprugne recherchée. Quant à l'église, qui a une centaine d'années, elle n'offre rien de particulier, si ce n'est ses trois cloches classées monument historique, l'une d'entre elles ayant été offerte par Anne de Beaujeu (allez savoir pourquoi).Dernier détail historique, l'anoblissement, de par le roi, au XIIème siècle, de l'étude notariale, ce qui permet aux majorettes de Laprugne de prendre pour armoiries le cachet de ce décret***. Maintenant, si vous aimez les détails curieux, laissez-moi vous signaler qu'à Laprugne, dans le 1er trimestre 1974, on vient de battre un record. La mairie n'a enregistré ni mariage, ni naissance, ni décès. *NOTE DE L'AUTEUR:Le point culminant de Laprugne n'est pas le roc des Gabelous(980m) mais les Pierres du Jour à la Loge des Gardes (1165m) **NOTE DE L'AUTEUR: Le journaliste s'est ici quelque peu mélangé les pinceaux, il s'agit en réalité du passage de l'armée catholique qui livra bataille en janvier 1568 à Cognat Lyonne aux troupes protestantes, bataille qu'elle perdit d'ailleurs… *** NOTE DE L'AUTEUR: Un cachet ne peut servir d'armoiries. Celles-ci sont en réalité les armes du receveur de l'abbaye de Cusset de 1697 à 1725, le sieur Gilbert Chappuy, armes décrites ainsi: " d’azur à une palme d’or, accompagnée en chef de deux étoiles et en pointe de deux croissants de même." |
LE "FOYER" DE LA BONNE HUMEUR Les jeunes de Laprugne se retrouvent dans une ambiance amicale grâce au Foyer, association paroissiale. Ping-pong, disques, jeux divers sont à leur disposition et le 1er mai est l'occasion d'un repas amical, où la bonne humeur est l'invitée d'honneur. |