Article paru dans le mensuel LA QUINAUDE de mai 1990

Les câblés de Laprugne

La Quinaude continue son tour des entreprises de la Montagne Bourbonnaise ,
 en passant par La Prugne où une activité de montage électronique regroupe,
dans les locaux communaux, seize salariés et un gérant, discret mais efficace,
Pierre Goutorbe, qui a donné son nom à l'entreprise

Artisan-électricien à La Prugne depuis novembre 1978, Pierre Goutorhe tend aujourd'hlui à se consacrer entièrement à Goutorbe Électronique, l'entreprise qu'il a mise sur pied fin 1985. Originaire de Saint-Priest-La Prugne, Pierre Goutorbe, 34 ans, est resté attaché à sa petite région, là où il vit, là où il travaille, là où il a joué au foot pendant de nombreuses années.

Rapidement, il a eu envie d'aller plus loin que les petits chantiers d'installation électrique ou la vente d'électro-ménager.

             Double opportunité
Il saisit alors une double opportunité. D'une part, la société Nizerolles systèmes électroniques (NSE) lui proposait du travail en sous-traitance.

Et, d'autre part, la mairie, aidée par la Cogema qui avait fermé peu auparavant la mine d'uranium voisine, pouvait lui mettre un local à disposition dans de bonnes conditions. Il se lance et vite, attaque un nouveau marché, celui des circuits imprimés pour les balances électroniques Precia. Pour réaliser cette commande, il part dans le Nord-Est acheter aux enchères une machine à souder. La charrue était presque à la hauteur des bœufs, mais la prise de risque a permis le démarrage de l'entreprise qui, cahin-caha, a trouvé son assise.

Le nombre de salariés -ils sont tous de La Prugne ou des environs - a quadruplé depuis 1985, et les marchés se sont succédé. A la tête de son entreprise, Pierre Goutorbe s'est retrouvé face à la nécessité "de s'accrocher et de s'investir beaucoup pour arriver ne serait-ce qu'à un minimum de rentabilité"
L'entreprise est aujourd'hui bien équipée: elle a acquis récemment une machine semi-automatique et programmable pour l'insertion de certains composants dans les circuits imprimés.

 "L'avenir est au CMS, sigle américain pour signifier l'automatisation quasi-totale du montage. Cela dit, l'intervention humaine, de même que les machines classiques, seront toujours nécessaires, au moins pour certains types de produits", précise Pierre Goutorbe.

L'équipement classique dont dispose Goutorbe Électronique, ce sont les machines à souder, la soudeuse à vagues, une machine au fréon pour le nettoyage des circuits, une étuve pour enlever toute trace d'humidité des montages, plus le petit outillage.

 

            Jusqu'à Grenoble
Avec ce matériel, Goutorbe Électronique réalise aujourd'hui des travaux de sous-traitance pour de nombreux clients, dans l'Allier mais aussi jusqu'à Valence ou Grenoble. Principalement du câblage de circuits imprimés destinés à des onduleurs (protecteurs d'alimentation électrique) ou des balances électroniques, des systèmes de relayage et d'alimentation, des cellules de détection, etc. Pour donner un exemple, près de 600 cartes pour onduleurs sortent chaque mois de l'atelier Goutorbe. Certains marchés spécifiques sont conquis à l'occasion: l'ensemble des circuits destinés à faire fonctionner les panneaux routiers lumineux programmables des Ponts et Chaussées.

          Vers un atelier-relais?
Autre exemple, où la fourniture a cette fois été complète, en liaison avec la SDEB de Ferrières (voir notre précédent numéro): des boîtiers de raccordement

 électrique à monter sur l'ensemble des camionnettes de la Gendarmerie nationale. Enfin, le marché de la téléphonie, constitué par des travaux de câblage et une prestation de pointe, la réparation de Minitel. Un atelier spécial y a été affecté, avec trois salariés, qui effectue le diagnostic des appareils en panne grâce à du matériel spécialisé (banc-test, oscilloscope, micro-ordinateur), puis les remet en service. Certains de ces marchés sont quasi permanents, d'autres s'interrompent et reprennent avec plus ou moins de régularité. Toutefois, Pierre Goutorbe compte aujourd'hui un certain nombre de "contacts avancés" qui doivent lui permettre, entre autres, de construire de nouveaux locaux.

Ceux dont il dispose actuellement - l'ancienne école - sont beaucoup trop étroits pour douze salariés et d'éventuels nouveaux marchés, et mal conçus pour accueillir la

clientèle. Une extension du bâtiment en "L" devrait être décidée d'ici la fin de l'année, sous forme d'atelier-relais.

           Le vent en poupe
D'autres aspects positifs autorisent de tels projets: les écueils financiers du démarrage sont aujourd'hui dépassés grâce notamment à une bonne entente avec la BNP; la concurrence, vive lorsque Pierre Goutorbe a démarré son activité, s'est calmée aujourd'hui. De plus, la couverture géographique de l'entreprise peut encore s'élargir, d'autant que, dans ce type de travail, l'implantation peut aussi bien être rurale qu'urbaine, sans conséquence pour la clientè-le. L'entreprise effectue elle-même ses livraisons et vient d'ailleurs d'acquérir une nouvelle camionnette à cet effet: Pierre Goutorbe se charge en général des "tournées", qui lui permettent de garder le contact avec la clientèle. Au total les "câblés" de La Prugne ont le vent en poupe.

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