La vie autrefois: celle des campagnes auvergnates, sans électricité, sans eau courante, sans téléphone...mais avec un four dans chaque maison. L'eau
courante à Fayet Il
y avait le « droit à l'eau » pour l'irrigation des maigres pâturages :
à chaque parcelle, un jour, des heures, pendant lesquelles le propriétaire
bouchait le ou les biefs du voisin pour que la précieuse eau soit pour
lui, arrive dans ses biefs. |
La vie à Fayet autrefois Comme
dans toute la montagne bourbonnaise, on utilisait les ressources locales:
la terre, le bois. |
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Avec
seulement deux vaches, drame lorsqu'une d'elles «s'écornait » : corne
cassée bas lors d'un combat par exemple. On ne pouvait plus fixer les
courroies du joug et comment
faire les charrois? Une
coutume: fleurir le dernier char ou la dernière charrette de foin, en réalité
un branchage, pas de «balles rondes ou carrées» mais du foin épars...Une certaine fierté de celui qui avait fini le premier ! ! Le
travail de la terre : Pour
augmenter leurs maigres ressources, certaines femmes de Fayet comme
d'autres Prugnardes, faisaient des lainages. Il s'agissait souvent de
chaussons, de très jolis chaussons de bébés, tricotés au crochet et ce
parfois, pendant la garde des troupeaux. Comment obtenaient-elles de si
beaux résultats avec des mains plutôt calleuses ? |
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Le
bois
A
Fayet, comme ailleurs dans la commune, beaucoup de sabotiers. |
Des sculpteurs, nos sabotiers. Un informe « billon » de bois (rondin) et
là dedans, ils voyaient le sabot ! ! Certains
sabotiers « migraient » dans les bois y compris dans d'autres départements,
travail un peu plus rémunérateur. Une hutte au milieu du bois: «la
leuge» et les arbres là, à portée de main, pas de frais de
transport... Remarquer
souvent mêmes prénoms féminins Jeanne, Marie... pour préciser on
indique le nom du Le
bois toujours : Pendant
la guerre, une exploitation particulière, le charbon de bois (« les
quinaudes »). La
quinaude permettait une sorte de cuisson des bois à « l'étouffée »..
En fin de cuisson, une surveillance particulièrement
attentive nuit et jour s'imposait. La quinaude pouvait «brûler». |
Une
chanson du charbonnier :
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Le
bois encore : Une
particularité prugnarde : droit annuel à un lot de bois de chauffe à
prendre dans les «communaux». Les communaux étaient les bois de la
commune. Une partie de ces bois était divisée en lots numérotés,
tirage au sort des lots en mairie. Puis chacun allait reconnaître son lot
et décidait ou non d'aller le chercher. Non si «mauvais n° »: très
difficile d'accès, peu de valeur de chauffe. Cette coutume est perdue depuis
longtemps. La
santé: Fayet
a eu son « rebouteux », Jean Marie. Une conjureuse de brûlures légères.
Marie... Les
femmes, encore elles, cueillaient beaucoup de plantes qu'elles faisaient sécher
pour les tisanes, les soins aux bêtes (dont pieds). Pour les petites
plaies, elles avaient toujours leur flacon plein d'eau de vie (la gnôle)
où avaient macéré des feuilles de lys blanc, efficace ! La
gnôle est un produit du terroir, produit bio, produit utile à l'époque,
mais aussi nuisible. Des
ressources plus tardives, plus sûres aussi pour Fayet : Charrier
: la mine, l'eau A
noter des recherches minières faites à Chevrier tout près de Fayet. Le
père Tonin, celui des quinaudes y a travaillé, c'est sûr. Pétrus...
peut être. |
Travailler
toujours beaucoup pour gagner peu !
La
terre ici est ingrate. La
viande ? surtout le cochon tué (égorgé !) vers la Saint Martin - cochon
nourri avec des pommes de terre, du son, ...cochons tirés de leurs soues
pour un peu d'air libre, de verdure (trèfle) - garder les cochons. A
noter parfois, élevage d'une truie, d'où porcelets à vendre, et un
peu plus d'argent. Des
moments de détente ?
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La
fête de la Saint Jean très « suivie » : fête patronale le 24 juin,
juste avant les gros travaux- une particularité, la vente de l'agneau. Un
court moment de causette assis sur les troncs d'arbres devant chaque maison (bois,
unique combustible). Parfois, deux voisines un peu esseulées (veuves, par
exemple) se retrouvaient sur ces troncs avec chacune leur bol de soupe. Quelques
visites aux « gouttes » aux eaux claires pour pêcher les truites, les
écrevisses, un plus au menu... En
cas d'urgence à Fayet : Aller
à la poste (3 km) avec le raccourci très montant de la Ribaudière pour
les télégrammes (on en recevait aussi par un porteur) ou pour téléphoner,
si possible au docteur ou au vétérinaire qui avaient le téléphone. Puis
un téléphone privé, plus près, à l'entrée du bourg ouvert aux gens
de Fayet (chez Albert). Les
chemins : Les
habitants participaient à l'entretien des chemins sous
la « surveillance » du secrétaire
de mairie (tailler les haies, nettoyer les fossés). Un
chemin du bourg de Laprugne à La Chabanne passait au Trêve près de
Fayet (chemin toujours mentionné sur les cartes touristiques mais peu
entretenu). Chemin
« salvateur» pendant la guerre, les gens du hameau l'empruntaient
nuitamment, avec leurs charrettes chargées de grains qu'ils allaient faire
moudre au brave meunier du moulin des arbres. On prenait ce chemin pour éviter
la route où circulaient parfois des patrouilles allemandes. Mais qu'elles
étaient bruyantes les charrettes avec leurs roues sans pneus!
Fayet
: difficile d'accès parfois en hiver. Souvenir
reconnaissant aux fermiers du Sac, Tonin et Maria la Creusoise, puis
Pierre et Marie. Les
voyageurs de Fayet (pour le Mayet ou Vichy) qui attendaient au Sac le
"courrier" étaient
invités par ces braves fermiersà aller prendre « un air de feu » si la température était
plutôt « froidureuse » et aussi souvent une boisson chaude. L'œil
quand même rivé à la fenêtre, on voyait déboucher au loin (stade
actuel) le courrier, c'est à dire une voiture particulière qui
acheminait le courrier de Laprugne vers le Mayet. Mais cette voiture
prenait aussi en charge les voyageurs. Pendant
certains hivers, la « chalée » Fayet - le Sac a été faite par le
Gamin traînant un traîneau artisanal. |
Au
bord de la route, les croix en pierre avec leurs secrets. |
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La
batteuse : |
Très pénibles pour les gens mais quel calvaire souvent pour les vaches
qui devaient tirer la lourde batteuse. Souvenirs...
en vrac
Les
écoliers des années trente qui se rendaient à l'école, en sabots, par
la Ribaudière, ce raccourci très montant, attendaient le Père Janvier
(pas très riche !). Noël fête surtout religieuse. |
La
mémé Tonine, celle qui filait à la quenouille, avait aussi un bouc à
qui l'on présentait des chèvres venues parfois des hameaux assez éloignés.
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Une chèvre dont le derrière traînait toujours par terre et deux paires
de cornes qui permettaient de stabiliser un peu le bois à débiter au
passe partout (scie). Ces chèvres restaient dehors, à côté des tas de
bois. Un jour, Marcel, le farceur, kidnappa la chèvre d'un voisin de
Tonine et "l'emmena au bouc" . Chèvre vite retrouvée, rires. Un
souvenir très douloureux : décès de Marius, le boulanger. |
Comment
sortir de Fayet? Aller jusqu'au Trêve, ce nom fréquent,
signifierait-il comme certains l'affirment, trois voies ? |
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Au
Trève, autrefois, on prenait le plus souvent par la Ribaudière. A
propos des lieux dits : |
Souvenirs
de gens menant une vie spartiate. Ils ont tant travaillé, tant peiné
(mais beaucoup savaient apprécier les petits bonheurs fugaces (C'étaient
des sages). Leurs descendants se sont attachés aux vieilles pierres (maisons)
qu'ils ont laissées. |
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Pas
de pierre lancée contre ceux qui vendent bien sûr. C'était vendre ou
voir s'écrouler les maisons. D'ailleurs certains défunts de Fayet
n'avaient pas d'héritiers directs, d'où vente et arrivée de « gens du
Nord », de Normands*, bientôt des Hollandais paraît-il. |