Souvenirs d'une habitante de Fayet

La vie autrefois: celle des campagnes auvergnates, sans électricité, sans eau courante, sans téléphone...mais avec un four dans chaque maison.

L'eau courante à Fayet
   Contribution des prisonniers de guerre allemands ( 1947)*
*Les travaux de terrassement et de plomberie ont été réalisés par des prisonniers allemands, l'un d'eux a laissé ses initiales gravées sur la bâchasse de Chevrier. (d'après M Chazal-Martin)
   Avant, des puits qui tarissaient parfois en périodes de sécheresse... Tarissait alors aussi l'arrivée d'eau dans les « bâchasses » où les bêtes s'abreuvaient.
A cette époque, il y avait une bergère qui surveillait le troupeau, et en cas de pénurie d'eau, elle devait bien veiller à ce que les bêtes boivent dans ce qui restait des ruisseaux (souvent appelés gouttes) avant de les ramener.

Il y avait le « droit à l'eau » pour l'irrigation des maigres pâturages : à chaque parcelle, un jour, des heures, pendant lesquelles le propriétaire bouchait le ou les biefs du voisin pour que la précieuse eau soit pour lui, arrive dans ses biefs.
Aujourd'hui, les puits délaissés reviennent un peu à l'honneur - eau chère -

Près de Fayet, au lieu dit le Trève, qui se souviendra du puits près des deux maisons disparues?  

La vie à Fayet autrefois

Comme dans toute la montagne bourbonnaise, on utilisait les ressources locales: la terre, le bois.

La terre :
Terrain pauvre - de petites parcelles - souvent de petites fermes : deux vaches- parfois seulement quelques chèvres et moutons. Six vaches: une grosse ferme pour Fayet.
Nécessité d'avoir une « paire » de vaches pour pouvoir atteler car les vaches étaient aussi des animaux de trait ! Pauvres bêtes!

Avec seulement deux vaches, drame lorsqu'une d'elles «s'écornait » : corne cassée bas lors d'un combat par exemple. On ne pouvait plus fixer les courroies du joug et comment faire les charrois?
Drame encore lorsqu'un veau périssait : envolée la moitié du revenu !
Et en cas d'épidémie ? Fayet n'a pas échappé à la fièvre aphteuse... des pertes... pas d'assurances!

  Travail des champs très dur car manuel : parcelles souvent pentues.

Une coutume: fleurir le dernier char ou la dernière charrette de foin, en réalité un branchage, pas de «balles rondes ou carrées» mais du foin épars...Une certaine fierté de celui qui avait fini le premier ! !

Le travail de la terre :
A noter l'importante participation des femmes aux travaux extérieurs. Courageuses femmes !
A la maison, pas d'eau courante, pas d'électricité, pas de gaz. La cuisine ? Sur le poêle à bois, même par grosses chaleurs. Pas de salle de bain, mais un four !
Courageuses femmes de Fayet qui allaient parfois vendre leurs quelques produits fermiers: oeufs, volailles, « cabrions » (fromages de chèvre)) à la foire de Saint Priest.
Mais Saint Priest est à 8 km de Fayet ! Tout çà à pied bien sûr et au retour, on travaille.

Pour augmenter leurs maigres ressources, certaines femmes de Fayet comme d'autres Prugnardes, faisaient des lainages. Il s'agissait souvent de chaussons, de très jolis chaussons de bébés, tricotés au crochet et ce parfois, pendant la garde des troupeaux. Comment obtenaient-elles de si beaux résultats avec des mains plutôt calleuses ?
Tout près de Fayet, à Chevrier, la même Tonine filait la laine, à la quenouille en suivant ses chèvres. Comment elle aussi, obtenait-elle un fil aussi régulier en marchant...
Elle filait aussi au rouet. C'était la guerre et on lui confiait des toisons.
Elle confectionnait également des « couvertures piquées » entièrement fait main (sortes de couettes avec intérieur en laine).
A l'époque, la couette garnie de plumes servait de matelas !

Le bois

A Fayet, comme ailleurs dans la commune, beaucoup de sabotiers.
Paysans, un peu sabotiers : nécessité d'être bivalent, polyvalent pour vivre ou plutôt vivoter, plus paysans que sabotiers, sabots en hiver pour usage surtout familial.
Sabotiers un peu paysans : Vente de sabots « en gros »- sabots empilés par douzaine autour d'une «riote», grosse baguette de noisetier. Sabots entièrement faits à la main.

Des sculpteurs, nos sabotiers. Un informe « billon » de bois (rondin) et là dedans, ils voyaient le sabot ! ! Un avantage, on brûlait les copeaux résultant de la fabrication des sabots, les « siapes ».

Certains sabotiers « migraient » dans les bois y compris dans d'autres départements, travail un peu plus rémunérateur. Une hutte au milieu du bois: «la leuge» et les arbres là, à portée de main, pas de frais de transport...
Nos sabotiers ne vivaient pas comme « des loups » au milieu des bois. Ils liaient connaissance avec la population locale et parfois même trouvaient la femme de leur vie.
Près de Fayet, au sac, Tonin était revenu de la Creuse avec Maria.
Maria Bras de Fayet aussi était Creusoise. Jean Marie, son mari, l'avait-il connu parce que sabotier ou soldat à la Courtine, je ne sais plus (Jeanne, d'Albert doit savoir).

Remarquer souvent mêmes prénoms féminins Jeanne, Marie... pour préciser on indique le nom du « propriétaire », ce que je viens de faire... ailleurs aussi ?

Le bois toujours :

Pendant la guerre, une exploitation particulière, le charbon de bois (« les quinaudes »).
Les quinaudes du père Tonin de Chevrier, dans le bois qui descend vers la Besbre.
Dans le bois de la Luna, face à Chevrier, les quinaudes de MARCEL (Raymond) du Chauffour et de Joseph (Chabout) de Fayet

La quinaude permettait une sorte de cuisson des bois à « l'étouffée ».. En fin de cuisson, une surveillance particulièrement attentive nuit et jour s'imposait. La quinaude pouvait «brûler».
Là aussi, hutte sommaire près de la quinaude.
 

Une chanson du charbonnier : 
une bourgeoise, un charbonnier

"Charbonnier, mon ami
Que ta chemise est noire!
Hélas, Madame, c'est l'état du métier
Chemise noire au charbonnier
Charbonnier, mon ami
As-tu une jolie femme ?
Oh oui. Madame, sans dire du mal de vous
Elle est cent fois plus belle que vous !"  

Le bois encore :

Une particularité prugnarde : droit annuel à un lot de bois de chauffe à prendre dans les «communaux». Les communaux étaient les bois de la commune. Une partie de ces bois était divisée en lots numérotés, tirage au sort des lots en mairie. Puis chacun allait reconnaître son lot et décidait ou non d'aller le chercher. Non si «mauvais n° »: très difficile d'accès, peu de valeur de chauffe. Cette coutume est perdue depuis longtemps.

La santé:

Fayet a eu son « rebouteux », Jean Marie. Une conjureuse de brûlures légères. Marie...
A Fayet, comme ailleurs, on n'appelait le docteur (du Mayet ! ! ) qu'en cas très grave, pas d'assurances, aussi on utilisait les « guérisseurs ».

Les femmes, encore elles, cueillaient beaucoup de plantes qu'elles faisaient sécher pour les tisanes, les soins aux bêtes (dont pieds). Pour les petites plaies, elles avaient toujours leur flacon plein d'eau de vie (la gnôle) où avaient macéré des feuilles de lys blanc, efficace !

La gnôle est un produit du terroir, produit bio, produit utile à l'époque, mais aussi nuisible.

Des ressources plus tardives, plus sûres aussi pour Fayet :

Charrier : la mine, l'eau
Fayet, par les raccourcis d'alors à travers champs, n'était pas très loin de Charrier.

 Le seul mineur, décédé à Charrier (puits inondé), était un enfant du hameau: Lucien Terrasse, il avait vingt ans ! ! et habitait dans la dernière maison du hameau.

A noter des recherches minières faites à Chevrier tout près de Fayet. Le père Tonin, celui des quinaudes y a travaillé, c'est sûr. Pétrus... peut être.

Travailler toujours beaucoup pour gagner peu !

La terre ici est ingrate.
Autrefois, nourriture peu diversifiée mais nourriture bio- engrais surtout le fumier.

La viande ? surtout le cochon tué (égorgé !) vers la Saint Martin - cochon nourri avec des pommes de terre, du son, ...cochons tirés de leurs soues pour un peu d'air libre, de verdure (trèfle) - garder les cochons.

A noter parfois, élevage d'une truie, d'où porcelets à vendre, et un peu plus d'argent.
Avant la vente des porcelets, intervention du hongreur du hameau voisin sur les mâles destinés... au saloir et non à un avenir de verrats.

Des moments de détente ?

  Quelques veillées en hiver - casser les noix en dégustant la gouère arrosée de cidre. On faisait du cidre chez Raymond.

La fête de la Saint Jean très « suivie » : fête patronale le 24 juin, juste avant les gros travaux- une particularité, la vente de l'agneau.  
Pour les jeunes, participation parfois à d'autres fêtes avec bal dans les communes voisines : déplacement à pied, en vélo.

Un court moment de causette assis sur les troncs d'arbres devant chaque maison (bois, unique combustible). Parfois, deux voisines un peu esseulées (veuves, par exemple) se retrouvaient sur ces troncs avec chacune leur bol de soupe.
Les troncs, c'était le salon de jardin, c'étaient parfois des fauteuils psy! On laissait déborder un peu le trop plein de peines...

Quelques visites aux « gouttes » aux eaux claires pour pêcher les truites, les écrevisses, un plus au menu...  

En cas d'urgence à Fayet :

Aller à la poste (3 km) avec le raccourci très montant de la Ribaudière pour les télégrammes (on en recevait aussi par un porteur) ou pour téléphoner, si possible au docteur ou au vétérinaire qui avaient le téléphone.

Puis un téléphone privé, plus près, à l'entrée du bourg ouvert aux gens de Fayet (chez Albert).
Puis un téléphone public chez Marie à Chevrier, puis des téléphones,, beaucoup de téléphones dont les portables (tous ne passent pas à Fayet).

Les chemins :

Les habitants participaient à l'entretien des chemins sous la « surveillance » du secrétaire de mairie (tailler les haies, nettoyer les fossés).

Un chemin du bourg de Laprugne à La Chabanne passait au Trêve près de Fayet (chemin toujours mentionné sur les cartes touristiques mais peu entretenu).

Chemin « salvateur» pendant la guerre, les gens du hameau l'empruntaient nuitamment, avec leurs charrettes chargées de grains qu'ils allaient faire moudre au brave meunier du moulin des arbres. On prenait ce chemin pour éviter la route où circulaient parfois des patrouilles allemandes. Mais qu'elles étaient bruyantes les charrettes avec leurs roues sans pneus!
De retour, il fallait trouver une cachette pour son (ses) sacs de farine. Il y a eu une perquisition chez Benoît, le fermier de l'Echeneau près de Fayet.
Apeurés, plusieurs voisins ont sorti de leurs cachettes « intra muros », les précieux sacs de farine, direction quelques haies aux épaisses fougères. Mais la nuit suivante, menace de pluie et retour des précieux sacs au bercail. Il n'y a plus eu de perquisition.

Fayet : difficile d'accès parfois en hiver.
La dernière des côtes, celle du Sac, plus redoutée, avec le sommet tout proche qui nargue les voitures...

Souvenir reconnaissant aux fermiers du Sac, Tonin et Maria la Creusoise, puis Pierre et Marie.
Les vaches de Pierre ont tiré plus d'une voiture qui avait déclaré forfait devant cette dernière et coriace montée.
Au Sac, on allait chercher aussi du « gore »*.
*gore: sable grossier résultant de la décomposition du granit

Les voyageurs de Fayet (pour le Mayet ou Vichy) qui attendaient au Sac le "courrier" étaient invités par ces braves fermiersà aller prendre « un air de feu » si la température était plutôt « froidureuse » et aussi souvent une boisson chaude. L'œil quand même rivé à la fenêtre, on voyait déboucher au loin (stade actuel) le courrier, c'est à dire une voiture particulière qui acheminait le courrier de Laprugne vers le Mayet. Mais cette voiture prenait aussi en charge les voyageurs.

Pendant certains hivers, la « chalée » Fayet - le Sac a été faite par le Gamin traînant un traîneau artisanal.
Le Gamin ? Pas un gosse bien sûr mais... un mulet, celui de Petrus. Comme le petit cheval blanc, il avait bien du courage ce mulet !
 

Au bord de la route, les croix en pierre avec leurs secrets.
Des dates 1862 et 1870.
Pourquoi ces dates? Pourquoi ces croix à ces endroits?
Que signifient ces lettres gravées dans la pierre, difficiles à déchiffrer.
L ? sans doute, N ? initiales de ceux qui ont taillé, installé la pierre.
Autrefois Rogations- prières devant les croix à l'entrée des hameaux, bénédiction de petites croix en bois, en paille, ensuite plantées dans les parcelles ensemencées (blé, seigle...), à noter aujourd'hui, des semences nouvelles, un blé « spécial animaux ».

 
Chevrier

 
Le Trève

La batteuse :
Journées festives mais très pénibles. Une quinzaine d'hommes était nécessaire. 
On faisait appel aux voisins à qui on rendait cette aide, à la famille parfois. 
Les femmes  préparaient un repas amélioré, souvent copieusement arrosé.

Très pénibles pour les gens mais quel calvaire souvent pour les vaches qui devaient tirer la lourde batteuse. Excitées de la voix mais aussi de  l'aiguillon», long bâton avec une pointe au bout, côté pointu dehors.
Aujourd'hui les vaches (parfois sans cornes) regardent la batteuse moderne « dévorer » les épis dans les champs et cette même batteuse monte « toute seule » et quasi allègrement les côtes.
Plus besoin de réunir une quinzaine d'hommes !  
Pour que les vaches soient moins harcelées par les taons les jours de canicule, on les barbouillait à l'aide d'une plume (poule ou... corbeau) de « mouchine » - vaches un peu zébrées.
Zébrures qui tenaient bon teint « la mouchine » et odeur tenace aussi.

Souvenirs... en vrac

Les écoliers des années trente qui se rendaient à l'école, en sabots, par la Ribaudière, ce raccourci très montant, attendaient le Père Janvier (pas très riche !). Noël fête surtout religieuse.

Regrets:  les sapins « tentaculaires »: Beaucoup de hameaux devenus invisibles - rideau occultant des sapins.
Pourtant elle est bien jolie encore, la forêt où les feuillus font de la résistance, jolie surtout avec tous ses verts printaniers et les tons plus chauds de l'automne. Un jour Fayet en bois noirs? ?
 

La mémé Tonine, celle qui filait à la quenouille, avait aussi un bouc à qui l'on présentait des chèvres venues parfois des hameaux assez éloignés.
Ce bouc n'a jamais su qu'une chèvre à deux pattes et quatre cornes avait attendu sagement de longues heures devant la porte de sa bergerie. C'était une chèvre... en bois que l'on utilisait pour scier le bois de chauffe ou de sabots : un morceau de tronc nanti de deux pattes à l'avant, rien à l'arrière.  

Une chèvre dont le derrière traînait toujours par terre et deux paires de cornes qui permettaient de stabiliser un peu le bois à débiter au passe partout (scie). Ces chèvres restaient dehors, à côté des tas de bois. Un jour, Marcel, le farceur, kidnappa la chèvre d'un voisin de Tonine et  "l'emmena au bouc" . Chèvre vite retrouvée, rires.  

Coïncidence, c'est pendant que les habitants de Fayet assistaient à la messe funèbre d'un de leur voisin, Antoine, qu'un petit avion américain s'écrasa non loin de l'église. Le pilote avait réussi à éviter le bourg de Laprugne.*
*accident survenu le 17 février 1957

Un souvenir très douloureux  : décès de Marius, le boulanger.
Marius faisait un char de foin dans un pré longeant la Ribaudière (raccourci pour aller au bourg). Il est tombé du char où il entassait le foin en vrac et s'est «empalé» sur sa fourche, (renseignements plus précis auprès de Lulu et Marthe), décès très rapide.
Marius laissait cinq enfants, la plus jeune était Marthe (future gérante du Casino). Lulu, l'aîné, reprendra courageusement la boulangerie qu'il transmettra à son fils Jean, aujourd'hui boulanger à Laprugne.
Boulanger de grand-père à petit-fils, pénible métier, même si aujourd'hui on ne pétrit plus à la main, mais il y a les tournées.
Le passage du boulanger est très attendu, un exploit ce passage certains jours d'hiver.
 

Comment sortir de Fayet? Aller jusqu'au Trêve, ce nom fréquent, signifierait-il comme certains l'affirment, trois voies ?
Notre "Trève" est en effet une patte d'oie.

Au Trève, autrefois, on prenait le plus souvent par la Ribaudière
Aujourd'hui, on « prend par le Sac », (plaisanterie:  Fayet fond du sac.)
La Ribaudière bien délaissée... En haut de cette rude côte, on passe près de Chante Merle, puis on arrive à Bel Air et à la Croix Mont Vert (bucolique, tout ça, non ?).
A quelques centaines de mètres, à signaler Chouan (rapport avec les Vendéens ou plus simplement avec le chat-huant: la chouette hulotte).

A propos des lieux dits :
Fayet : lieu où abondent les « fayards ».
Beaucoup de Fayet (patronyme à Fayet), des Chaudagne et Lallias, noms de hameaux très voisins. Les gens ont- ils pris le nom du hameau ou l'inverse peut être?

Souvenirs de gens menant une vie spartiate. Ils ont tant travaillé, tant peiné (mais beaucoup savaient apprécier les petits bonheurs fugaces (C'étaient des sages). Leurs descendants se sont attachés aux vieilles pierres (maisons) qu'ils ont laissées.
Des enfants, petits enfants ont restauré à la sueur de leur front (pas des magnats, ces héritiers là !) les maisons familiales, peut être en quelque sorte,  par devoir de mémoire.  

Pas de pierre lancée contre ceux qui vendent bien sûr. C'était vendre ou voir s'écrouler les maisons. D'ailleurs certains défunts de Fayet n'avaient pas d'héritiers directs, d'où vente et arrivée de « gens du Nord », de Normands*, bientôt des Hollandais paraît-il.
* Ce village vit une nouvelle jeunesse avec l'arrivée de Normands, cinq familles, qui ont rénové des bâtisses vouées à ruine, en 2005 il ne reste que deux maisons non occupées à reprendre. (d'après M Chazelle-Martin)

  Et dans nos « charrères » (proximité immédiate des fermes), on ne voit plus de chars mais des voitures immatriculées 03 bien sûr, mais aussi 42 - 69 – 14 -  27 .

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