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Près
de Laprugne (Allier) Un
avion à réaction* perdu dans le brouillard |
Le pilote est sauf PERDU
dans la crasse au-dessus de la Montagne Bourbonnaise, un « voyageur du
ciel *» de la marine américaine s'est écrasé , hier, vers 10 h. 30, à
500 mètres, à val d'oiseau, près du bourg de Laprugne. Explosion
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Le pilote, sain et sauf, trinque avec M. Moussé, maire de Laprugne (à l'extrême droite) et les habitants du pays |
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Le
lieu de l'accident, à Pommeray, fut
aussitôt repéré et le maire, M. Robert
Moussé, s'empressa de donner l'alerte. Vichy, Moulins furent prévenus
aussitôt. Les sapeurs-pompiers du Mayet-de-Montagne, les gendarmes d'Arfeuilles,
le service de sécurité
départemental de l'Allier étaient
alertés pour se rendre immédiatement à Laprugne, noyée dans le
brouillard. |
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MM Henri Juillet, François Gué et Pierre Faivre, témoins oculaires de la chute de l'avion américain, donnent des explications au gendarme |
Perdu
dans le brouillard
Que
s'était-il passé ? «
Nous volions en formation de quatre appareils. Perdu dans le
brouillard,
entre les montagnes, je
n'ai
pu redresser. J'ai sauté. Ce fut
la
catastrophe !...» L'accident
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Ils
ont été les témoins
oculaires de la chute de l'avion
américain. Laissons-leur
la parole!... MM.Henri Juillet, François Gué, Pierre
Faivre
domiciliés tous les trois au
Mayet-de-Montagne,
nous expliquent comment
ils ont vu exploser l'avion. L'un
des ouvriers des Ponts et Chaussées se rendit aussitôt sur les lieux de
l'accident tandis, que les habitants du village, complètement
apeurés, se demandaient ce qui se passait. Près des mines de cuivre de Charrier, le pilote atterrissait. A peine s'était-il débarrassé de son parachute et de son équipement que MM. Juillet et Gué arrivaient à son secours après avoir franchi les cinq ou six cents mètres à travers la vallée. |
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SollicitudeL'aviateur,
blessé au visage, saignait. Perdu au milieu de la montagne, égaré dans
la solitude, tout tremblant, il retrouva son sourire à l'approche des
ouvriers essoufflés. |
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Le système Orsec
Deux heures après, sur les lieux, le système Orsec, en partie, était en
place. La brigade de gendarmerie d'Arfeuilles, commandés par le chef
Gauthier, prenait les premières
dispositions. Le commandant Guérin, inspecteur départemental du service
d'incendie et de sécurilé de l'Allier, arrivait sur les lieux, suivi peu
après par les sapeurs-pompiers et les gendarmes de Vichy, commandés par
le capitaine Bernard.
Les officiers de la Base américaine de Moulins-Yzeure, prévenus aussitôt,
arrivaient à Laprugne. |
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A côté des débris de l'appareil, on reconnaît le commandant Guérin, des services de sécurité de l'Allier |
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Après
avoir choqué le verre de l'amitié au café Gonnard, le pilote américain,
réconforté, prenait la direction de Moulins, où, à la base, il a pu
conter son extraordinaire aventure. Il
croisait en Méditerranée à bord d'un porte-avions, au large de
l'Italie. Il devait atterrir à la base de Châteauroux. Son appareil
radio n'ayant pas fonctionné, il a perdu contact avec les pilotes des
trois autres appareils. Puis
ce fut l'accident inévitable. Quelques heures après, Laprugne et la montagne bourbonnaise retrouvaient en partie leur calme alors que les gendarmes montaient la garde autour des débris de l'avion à réaction, éparpillés sur cinq cents mètres carrés. |
Remarques
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Rectificatif
publié dans La Montagne le 13.02.1955
L’accident
d’avion de Laprugne
A
la suite des renseignements qui nous ont été fournis par M. Moux,
maire
de Laprugne, nous pouvons
préciser
que l'appareil accidenté serait un avion « Sky-Raider », 2.000
chevaux,
18 cylindres et non un
avion
à réaction comme nous l'indiquions hier. La
mine de Pomève est une ancienne mine de cuivre argentifère,
à
1 km. 500 environ du moulin
Ginetet, près duquel le pilote de l'appareil a atterri dans un champ de
fougères. En outre, nous nous excusons d'avoir omis de signaler la présence sur les lieux de l'ac cident de M le sous-préfet de Vichy, M. Bozzi. |
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Rectificatif de l’auteur au rectificatif du journal : Le
maire n’était pas Moux, mais M. Moussé, la mine de Pomève est celle
de Charrier, située près de la ferme de la Pommeraie, le moulin Ginetet
n’est autre que le moulin Gitenay, et le Skiraider pouvait développer
non pas 2000 mais 2800 CV de puissance. |
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