1790:
lettre du curé Thoulouse: |
Le
2 novembre 1789, l'Assemblée Nationale adopte la décision de confisquer
les biens du clergé afin de les revendre aux riches propriétaires, et ce
pour renflouer les caisses de l'état, les impôts ne rentrant plus. |
Tous
les détails et renseignements demandés par Ms les administrateurs du
département de l'Allier relativement aux biens ecclésiastiques situés
dans le ressort de notre municipalité et détaillés en quatre
chefs. |
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Le
même bail comprend encore un pré d'environ quatre chars de foin à la
Manière, d'un pays difficile; lequel pré dans les chutes d'eau est sujet
à des dommages et à des réparations, et est d'un autre entretien
coûteux pour la clôture: de plus un mauvais marais d'environ cinq
cartonnées donné à un particulier à nouveau cens. .Le prix de la ferme
et de tous les objets ci-dessus est, comme il coûte par le bail, de 2 700
livres.
Ladite abbaye possède en outre deux portions de bois adhérentes l'une
à l'autre: l'une a 634 arpents 77 perches d'espace, l'autre 912 arpents
53 perches, le tout mesure de Paris. La Maîtrise des Eaux et Forêts de
Montbrison s'est emparée depuis plus de vingt ans du meilleur canton qui
a fort peu d'étendue. La dernière rente d'un autre petit morceau est de
1200 livres. Le surplus n'offre aucun bois de travail ou de construction,
la nature du bois est le hêtre. Le terrain étant de fort courts espaces
est propre à produire. Le reste n'est peuplé que de distance en
distance. Le nombre immense de rochers et de marais qu'ils renferment y
fait de fréquentes lacunes et les rend de mince valeur. Il est à
observer que plusieurs gros villages de notre municipalité y ont un droit
de pacage…..une ressource qui leur est absolument nécessaire pour la
nature de leurs bestiaux. La municipalité ne sait pas capable de faire
une estimation des bois ci-dessus. L'étendue est immense, l'état actuel
des bois très mauvais…..les marais et rochers y inclus font qu'on ne
peut envisager cet objet en totalité. Elle pense que ce n'est qu'en
vendant au détail qu'on parviendra à en faire l'estimation. 3° La cure d'Arcon, située au département de Rhône et
Saône possède: - 1 une dîme à la douzième gerbe et des cens dans un
canton de la municipalité. Le tout affermé suivant le bail 160 livres.
–2 des bois attenants à ceux de l'abbaye dont l'étendue totale est de
257 arpents et 60 perches, mesure de Paris. Une très petite partie
rapporte du sapin, le reste est en hêtre, les villages de la paroisse y
ont le même droit de pâture. Il y a bien moins de marais, de rochers et
de vides que dans ceux de l'abbaye, et comme on a vendu jusqu'ici à la
marque, il est un peu en meilleur état dans certaines petites parties..
Le terrain y est plat, propre et de production. Il n'y a actuellement que
peu de bois d'ouvrage, mais il y a de l'espérance pour l'avenir. La
municipalité pense qu'à le vendre en gros, la valeur du total serait
d'environ 10 000 livres. 4° Mr l'évêque de Grenoble, à raison du prieuré de
Ceuillat, situé sur la paroisse de St Priest Laprugne département de Rhône
et Saône, et annexé, dit-on, à son évêché jouit d'une petite dîme
dans le ressort de la Municipalité qu'elle a cru, après des informations
faites devoir estimer environ 80 livres. |
Pour tous ceux qui ont
été déconcertés par le style ou le vocabulaire de l'époque, voici
quelques remarques que l'on peut faire à la lecture de cette
lettre: |
Lexique: · Dîme: Prélèvement sur les récoltes au profit de l'Église. · Cens: Redevance en argent payée annuellement au seigneur. · Arpent: Ancienne mesure agraire, dont la valeur variait entre 20 et 50 ares. · Perche: Mesure agraire de superficie valant dix-huit, vingt ou vingt deux pieds, suivant les différents pays. Cent perches faisant toujours un arpent. · Cartonnée (ou quartonnée): mesure agraire de 6 à 8 ares, selon les cantons |