La fête patronale de la Saint-Jean

L'agneau de la Saint-Jean

(d'après l'article paru dans La Tribune le 24.05.1974)

Ami du curé d'Ars, l'abbé L. Querry était un peu guérisseur et lors d'une épidémie parmi les agneaux en 1868, il guérit ceux-ci; depuis la coutume voulut que, à chaque Saint-Jean, ( Saint-Jean-Baptiste étant le patron de la paroisse et sa fête commémorée le dimanche précédent le 24 juin) un agneau mâle de moins d'un an était vendu aux enchères et si par malheur il n'était pas acheté, il s'en suivait 100 ans de malheurs!

Cette coutume demeure encore et à chaque Saint-Jean, on vend l'agneau aux enchères.

L'agneau est promené en procession dans le village, précédé par la statue de Saint-Jean Baptiste

L'abbé Querry fut curé de Laprugne de 1844 à 1872. Durant son sacerdoce, il vit défiler pas moins de 8 vicaires, MM Bardel  (1844-1849), Morel (1849), Cognet (1849-1851), Dupoirier (1852-1858), Soutienon (1858-1862), Moullois (1862-1866), Pezant (1866-1868) et enfin Auroux.

L'agneau de la Saint-Jean

écrit par
Maurice Salichon

Oyez bonnas gens,
Ce que je vais narrer:
Cette histoire admirable
Et surtout véritable,
Est là pour vous montrer
Ce que fut la Saint-Jean,
Qu'il y a cent années
Un saint a rehaussée.

Dans un hameau lointain
Perdu dans les bois noirs
Le rire n'éclate point.
A genoux tous les soirs
Le villageois en pleurs,
Prie le Dieu bienveillant
Pour son agneau qui meurt.
Ceux qui restent, bêlant
N'ont plus rien d'autre à faire
Où s'écroulant à terre
Les pattes vaines, tremblant
Le souffle court, ils s'éteindront.

Le fermier las, se laisse abattre
C'est le onzième qu'on lui tue
Fixant de ses yeux le chaudron
Qui chauffe au dessus de l'âtre,
Échevelé, livide, il n'en peut plus.
Les meilleurs rebouteux, les meilleurs exorcistes
N'ont pas pu déceler le mal qui subsiste.

Sa femme à l'esprit plus ouvert
S'exclame en mettant le couvert:

 




« Ne connais-tu pas un curé
Dont on vante tous les bienfaits ?
Et si nous l'appelions ? »
Son homme désabusé
Accepte sans maugréer.

Et le saint prêtre un beau jour arriva
Le fléau ! Sur le champ le décela.
S'étant tourné vers le couple interdit
Au bout d'un temps, voici ce qu'il leur dit:

« On vous a durement éprouvé
Mais pour que je puisse écarter
Ce mal bizarre qui vous abat
Tant que cette ferme durera
Chaque année à la Saint Jean
A Laprugne doit être donné
Un agneau de moins d'un an. »
C'est en ces termes là
Que le saint leur parla.

Le fermier tint parole
Et donna son obole.
Son troupeau prospéra
Jamais jusqu'aujourd'hui
Un mal ne ressentit.
Et depuis ce temps là,
A Laprugne chaque année,
La Saint Jean survenue
Un agneau enrubanné
Aux enchères est vendu.

 

 

défilé de la Saint-Jean en 1999

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