La
Besbre traverse la commune de Laprugne sur une distance de 7 km, de la
Loure au sud jusqu’avant le pont de Presle, au nord. Durant ce court
trajet, la Besbre et ses affluents alimentaient il y a un siècle, pas
moins de 9 moulins, une scierie et une turbine hydroélectrique. |
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Bien vite, la Besbre, qui prend délibérément
la direction du nord, va une fois de plus, l’espace de 2 km et demi,
servir de limite naturelle administrative entre les départements d'Allier
et Loire, avant de devenir totalement bourbonnaise. |
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La roue hydraulique en bois (aujourd’hui détruite) entraînait une paire de meules en silex et une paire de cylindres, lorsqu'il fut arrêté en 1963 par Antonius Laurent. Le bâtiment a été depuis vidé de son matériel. À côté du pont sur lequel passe la route qui relie Laprugne à la Loge
des Gardes, à 600 m d’altitude,
de grands
bâtiments ont abrité, rive droite de la Besbre, le « moulin
Gitenay » Ils
furent successivement la propriété de Débartot, Policon, et maintenant
celle des héritiers de l'ancien notaire de Châtel Montagne, Brissay. |
Après
le confluent du ruisseau Bonne-Fontaine qui reçoit le trop-plein de la
source Charrier, un bief de la rive gauche alimentait au lieu-dit "La
Goutte" une turbine (d'abord de 90 CV. puis de 50 CV.) actionnant les
installations d'une usine hydroélectrique qui fournissait force et lumière
aussi bien aux bâtiments de surface qu'aux galeries des mines de
Charrier. Elle
a marché depuis le début du siècle jusqu'à ce qu’ une compagnie
d'Auvergne vint prendre la relève, bien avant la fermeture des mines. Le
matériel fut récupéré en 1950 et transporté dans le moulin de
Saint-Clément-la-Montagne. Subsiste le bâtiment. Presqu'en face, un canal de dérivation branché sur la rive droite amenait de l'eau sur la roue d'un petit moulin d'une seule paire de meules, arrêté il y a environ un siècle. Il appartenait aux habitants du hameau voisin La Côte et portait le curieux nom "La France". Son emplacement comblé par l'élargissement de la route n'est plus visible. |
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Peu
après nous rencontrons le confluent du Clamouze formé de plusieurs
ruisselets nés dans la montagne de La Madeleine, dont un "La Font
Clamouze" est cité dans le partage de la forêt de l'Assise, le 16
juillet 1757. Sur ses rives, la carte de Cassini a mentionné, côte à côte,
à Golliard (alt. : 700 m) deux installations hydrauliques. Effectivement,
il y eut en cet endroit deux moulins indépendants. Le premier bénéficiait
d'une dénivellation de onze mètres au-dessous de sa réserve d'eau. Il
fut détruit par un incendie en 1910, alors qu'était meunier Antoine
Chambonnière. A son emplacement fut élevée une maison d'habitation,
avec au rez-de-chaussée non plus un moulin à blé mais une huilerie
qu'ont utilisée les voisins de 1910 à 1955. Dans le même temps l'énergie
hydraulique de la roue à augets en bois entraînait une dynamo
fournissant l'éclairage électrique. Ne restent que les deux meules de
l'huilerie, propriété de M. Robert Seignol. La scierie voisine est branchée sur la force de l'E.D.F. |
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Cinquante mètres plus bas, une deuxième digue retenait l'eau échappée du moulin à céréales, permettant de mettre en mouvement une autre roue et un second moulin à farine de moindre importance, arrêté vers 1870. Tout
de suite après l'embouchure du Clamouze, nous atteignons, rive gauche de
la Besbre le "moulin Côte". Après 1918, Claude Blettery
cessé de le faire tourner pour la clientèle, mais a continué de
l'utiliser pour son compte personnel jusqu'à la déclaration de la deuxième
guerre mondiale. Tout le matériel et du moulin et de l'huilerie est
conservé. |
Au
dehors la grande roue en bois achève de se dégrader. Mais à côté, une
plus petite roue de fer à augets est occasionnellement utilisée pour
animer un ensemble de petit matériel mécanique. Peu
avant son embouchure (alt. : 548 m.) la Goutte Ribon a fait marcher aussi,
de 1845 à 1918, la scierie dite de Presle. Il en reste le bief, l'écluse,
quelques jetées de terre et des murs de soutènement. |
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