L'importance
sociale du cabaret est mise en valeur dès la fin du 19ème siècle par B
Lewis dans son ouvrage: "Physiologie du Bourbonnais", dont voici
un extrait:
" Vous
pensez bien qu'il est rare qu'un montagnard se dépayse. Aussi, rien ne
vient modifier ses mœurs et ses idées. La force est son unique raison,
comme son instinct est sa loi.
Les
haines et les rivalités sont terribles, et ne s'éteignent
souvent que dans le sang. Cette observation s'applique surtout aux
habitants de Laprugne, de Saint-Nicolas et des villages de Pion et de
l'Avoine.
Quand leur
industrie prospère, dès qu'ils ont quelque argent, ils
vont au cabaret, et là c'est un tumulte, ce sont des cris,
des hurlements épouvantables.
On boit, on s'échauffe , on se dispute, puis, des paroles l'on vient
aux
coups. La lutte est engagée; bientôt il y a deux camps,
et la bataille devient générale. Et ils ne s'en tiennent
pas aux seules armes que la nature leur ait données,
je vous assure. Entre leurs mains tout est bon, les
verres, les bouteilles, les couteaux et jusqu'aux haches.
Ils
s'inquiètent fort peu de l'article du Code pénal que
pourront leur valoir toutes ces prouesses. Ils se battent sans pitié ni
merci. Par malheur, ces scènes se renouvellent souvent, et elles donnent
lieu à de fort graves accidents."
Souhaitons
que cette période soit définitivement révolue....
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